Table des matières
ToggleIntroduction
Depuis quelques dizaines d’années, se développe en France une prise de conscience quant à l’importance du rôle de la nutrition sur notre état de santé. En effet, nous sommes ce que nous mangeons. La qualité, la quantité, les associations alimentaires que l’on fait… Tout cela influence très directement notre état de santé.
Mais, qui dit préoccupation nationale dit également… Profits éventuels. Un secteur de l’industrie agroalimentaire a donc pu faire son émergence grâce à ce contexte : l’industrie du « light » et ses mirages.
Les produits qu’elle vend sont estampillés « sans matière grasse », « sans sucres », « 0 calories », « light », et nous promettent des produits meilleurs pour la santé que leurs homologues à la formulation classique. Mais qu’en est-il vraiment ?
Attention : cela ne concerne bien évidemment que les produits qui ont subi une transformation. Ces produits sont donc, par essence, à éviter car dénaturés et donc remarquablement pauvres en nutriments essentiels et acidifiants.
Motivations socio-économiques
Tout d’abord, pourquoi chercher à manger moins gras, moins sucré, moins calorique ? Certes, l’argument utilisé en majorité est leurs effets négatifs sur la santé, mais l’aspect le plus mis en avant est la prise de poids. Cette association d’idées a provoqué ce raccourci selon lequel une personne en léger surpoids serait forcément en mauvaise santé. Cela exerce donc une pression à ne surtout pas prendre de poids, à en perdre le maximum à n’importe quel prix, pression très largement encouragée et exacerbée par les industries du « light ».
Par ailleurs, si des ingrédients jugés problématiques sont ôtés, d’autres sont forcément rajoutés afin que l’intégrité structurelle, gustative, sensorielle et de conservation des produits ne soit pas lésée. Mais quels peuvent bien être ces ajouts mystérieux ? Ils se désignent sous des noms obscurs tels que les E suivis de chiffres, les sulfites, les nitrites, acésulfame K, cyclamate, … Si certains sont bel et bien d’origine naturelle, tous sont lourdement modifiés et transformés en laboratoire. Si bien qu’ils finissent par devenir meilleur marché que les produits bruts comme le beurre de cacao, le sucre non raffiné, etc.
Ensuite, proposer des alternatives light à une gamme de produits classique fait gagner à la marque des places dans les rayons des supermarchés : plus de produits d’une marque dans un rayon augmente automatiquement son chiffre d’affaire.
Gras, sucres, calories : le vrai du faux
Alors, est-ce réellement meilleur pour la santé que de réduire gras, sucres, calories ?
Oui et non. Cela encourage à des amalgames peu pertinents. En effet, il existe différents types de gras, différents types de sucres, et toutes les calories ne se valent pas.
- il existe 3 types de gras : trans, saturés, insaturés. Les acides gras trans, d’origine animale ou technologique, ont été entièrement transformés en laboratoires car ils sont moins coûteux, plus stables et plus faciles à utiliser que les acides gras naturels. Ils sont néfastes pour la santé car ils favorisent l’encrassement des vaisseaux sanguins.
Les acides gras saturés sont essentiellement d’origine animale, même si on en retrouve dans certaines sources végétales (huile de palme, par exemple). S’ils sont nécessaires, lorsqu’ils sont consommés en excès et provenant de sources de piètre qualité, ils peuvent favoriser l’augmentation du taux de mauvais cholestérol et diminuer les performances cognitives.
Les acides gras insaturés (polyinsaturés et monoinsaturés) sont essentiellement d’origine marine et végétale. Consommés en bonne proportion, ils aident à limiter le mauvais cholestérol et participent donc à la protection contre les maladies cardiovasculaires.
Nous pouvons donc en conclure que tous les gras ne se valent pas. Certains sont bénéfiques et absolument indispensables à la santé. Les acides gras saturés et les acides gras insaturés sont tous deux nécessaires mais l’industrie agroalimentaire fait très largement primer les acides gras saturés de mauvaise qualité, qui se retrouvent donc en excès dans notre organisme, créant un déséquilibre défavorable à la santé.
- il existe 2 types de sucres : raffinés et non raffinés. Les sucres raffinés ont été sur-transformés afin de les cristalliser, de les rendre blanc ou roux et uniformes. Cette transformation a complètement modifié leurs propriétés. Ils ne contiennent plus aucun minéraux et ont une action extrêmement acidifiante sur l’organisme.
Les sucres non raffinés ont été pas ou peu transformés, et les transformations subies garantissent n’avoir aucunement altéré leurs bienfaits. Ils sont alcalinisants, du fait de leur forte teneur en minéraux, et très bénéfiques pour la santé. On peut citer à titre d’exemple le muscovado, la mélasse, le rapadura, le sirop d’érable et le sucre de fleur de coco.
Ainsi, si certains sucres (les plus utilisés malheureusement, car moins coûteux) sont absolument néfastes pour l’organisme, d’autres sont bénéfiques (à petites doses).
- Il existe selon moi deux types de calories : je les appelle les calories vides et les calories essentielles. Les calories vides sont contenues dans les aliments surtransformés, exempts de nutriments essentiels à cause de leur industrialisation. Les calories essentielles sont contenues dans les produits brut, pas ou peu transformés, de saison et de qualité biologique.
Si les calories vides poussent le corps à manger plus pour compenser la pauvreté des apports, les calories essentielles provoquent très rapidement une sensation de satiété car tous les apports de nutriments essentiels sont apportés au corps.
Ces calories ne se valent donc pas : une pomme de saison et de qualité biologique apporte en moyenne 52 calories. C’est autant qu’à peu près 9g de chips. Mais entre 9g de chips et une pomme, il y a un monde : la pomme risque de vous rassasier, tandis que 9g de chips… Mais prenons un autre exemple : une sauce bolognaise toute prête prise au supermarché, et une sauce bolognaise entièrement faite maison. Si l’apport calorique sera peu ou prou le même, les apports nutritionnels n’auront absolument rien à voir.
Ainsi, si au niveau de la prise ou la perte de poids, deux calories se valent, finalement l’une sera bénéfique à la santé et l’autre néfaste.
Par ailleurs, si vous avez besoin d’un support pour vous aider à améliorer votre alimentation, j’ai créé à la demande de beaucoup d’entres vous un petit tableau récapitulatif à imprimer, et à afficher sur le réfrigérateur ! Il contient toutes les bases d’une alimentation saine et un tableau qui indique les aliments à éviter et ce par quoi il est possible de les remplacer. Cliquez ici pour le recevoir gratuitement.
Les ingrédients de remplacement et leurs problématiques
Commençons par un exemple : dans l’écrasante majorité des yaourts allégés, on retrouve du fructose ajouté. Il va apporter un goût plus doux, une meilleur onctuosité et va empêcher le déphasage de l’eau présente dans le produit. Mais l’excès de fructose (surtout en tant que molécule isolée comme ici) contribue à augmenter la masse graisseuse, les troubles métaboliques (notamment en augmentant le mauvais cholestérol), encrasse les artères et les organes (athérosclérose). Il pourrait également être un des déclencheur du diabète de type II.
Comment détecter facilement ces ajouts quand on ne sait pas par quoi commencer : utiliser l’application OPEN FOOD FACTS. Elle permet, en scannant un code barre d’emballage alimentaire, de détecter les ajouts.
Petites explications : c’est une application très bien faite qui vous donnera de nombreuses indications très utiles sur des produits issus de l’industrie agro-alimentaire.
Pour exemple : ces gâteaux de Noël pain d’épices/chocolat. Nous pouvons constater que la qualité nutritionnelle est piètre, mais l’impact environnemental faible. L’application nous indique directement qu’il s’agit d’un aliment ultra transformé.
Ensuite, elle va analyser les différentes proportions d’ingrédients problématiques (sucres et acides gras saturés notamment).
Nous avons également la liste des ingrédients, et plus bas la liste des additifs ainsi que leur nom en plus de la désignation INCI.
Enfin, l’application nous indique l’impact environnemental du produit, ce qui est, à mon sens, très utile quand on choisi de s’inscrire dans une démarche plus respectueuse de l’environnement.
Cette application est très utile pour démarrer. Elle constitue une base très utile, bien faite et facile d’utilisation. Cependant, pour une appréciation plus fine de la qualité nutritionnelle d’un produit, il serait bien de ne pas forcément diaboliser les acides gras saturés, mais plutôt d’évaluer leur qualité et leur ratio avec les acides gras insaturés (de même que leur qualité : poly ou mono insaturé).
Les additifs les plus courants dans les produits estampillés « sans sucre » sont les édulcorants. Il s’agit de substances d’origine naturelle ou synthétique (mais toujours transformées) qui permettent de remplacer le sucre naturel par leur pouvoir sucrant supérieur et leur impact calorique moindre. Sur le papier, ça semble plutôt chouette. Mais dans les faits, tout est loin d’être rose : outre les régulières études indépendantes prouvant les méfaits monstrueux des édulcorants sur la santé, le but premier pour lequel les édulcorants étaient portés aux nues par les lobbyistes des industries du light est loin d’être atteint. En effet, si on résumait tout à un seul slogan, ça pourrait être « consommez sans risquer de prendre du poids ». Oui, mais en fait… SI.
De nombreux consommateurs ont constaté une prise de poids importante suite à une consommation accrue de soda light par rapport aux sodas classiques. Si beaucoup de produits allégés contiennent finalement autant de calories que leurs homologues classiques, il y a un autre inconvénient : celui de l’action seulement partielle sur la zone-récompense du cerveau.
- Paul Smet, chercheur en neurosciences aux Pays-Bas, travaille sur les réactions organiques du corps aux édulcorants. Selon lui, la zone de la récompense réagit différemment : avec l’édulcorant, le cerveau réagit autrement car le système récompense ne s’active pas bien, il n’est pas entièrement satisfait, donc il en réclame davantage pour activer le système récompense. Cela entraînerait donc automatiquement une surconsommation.
- C’est également la conclusion que Catherine Appleton, chercheuse à l’université de Bournemouth en Angleterre, pose au sujet des édulcorants. Elle a mené une vaste expérience lors de laquelle un individu doit courir un jogging jusqu’à être fatigué, puis boire 50cl d’un liquide qui est soit de l’eau, soit de l’eau sucrée, soit de l’eau avec de l’édulcorant. Ensuite, l’individu est placé devant des bols contenants des aliments divers qui ont été préalablement pesés pour en connaître la quantité exacte. L’individu a 30 minutes pour manger, avec interdiction de faire autre chose comme lire ou regarder son téléphone. Ensuite, les aliments restants sont pesés individuellement pour savoir quelle quantité de quel aliment a été consommée. L’objectif est de savoir s’il existe des différences de consommation selon le liquide ingéré. Et bien oui : les individus ayant ingéré de l’eau avec ajout d’édulcorants ont consommé en moyenne 300 calories de plus que ceux ayant bu l’eau pure ou l’eau sucrée.
Elle explique ce résultat par le fait que le corps, confronté à un goût sucré, s’attend automatiquement à un surcroît d’énergie apporté par les calories. Mais, étant donné que les édulcorants sont peu caloriques, le corps réclame un surcroît de nourriture afin d’obtenir enfin ce surplus énergétique.
Par ailleurs, les produits estampillés « light » étant présentés comme des alternatives plus saines et plus safes, les consommateurs n’ont que peu de scrupules à en consommer davantage que leurs homologues classiques.
- Suzanne Sweeters, chercheuse à l’université de Purdue aux Etats-Unis, mène des recherches sur les édulcorants. Selon les 80 études indépendantes qu’elle a comparées, les édulcorants n’apportent aucun bénéfice au corps. Ce serait même tout l’inverse. Il est rapporté en outre qu’une majorité de consommateurs grossissent après avoir ingéré des édulcorants.
Mais les études financés par les lobbies des édulcorants indiquent tout l’inverse. Plus inquiétant encore, des conférences Bichat auxquelles assistent nombre de médecins à Paris pour se tenir au courant des dernières avancées scientifiques sont financées par ces mêmes lobbies, plus précisément par l’ISA, l’association internationale des édulcorants, subventionnée par Coca Cola et d’autres entreprises de la même trempe. Ces médecins ne sont pas au courant de ces conflits d’intérêts et sont donc informés par des vendeurs, non par de véritables chercheurs, qui sont sensés être objectifs.
Et quand l’industrie du « light » se met au greenwashing, ça donne quoi ?
De la stévia.
Au départ, la stévia est une plante originaire du Paraguay. Aujourd’hui, elle représente un tiers du marché des édulcorants. Mais si la feuille, réduite en poudre, a bien un pouvoir sucrant important et un apport calorique moindre, ce n’est pas exactement ainsi qu’elle est intégrée dans les produits light.
En effet, il s’agit de la molécule sucrante de la stévia qui est isolée en laboratoire et intégrée dans les produits sous forme d’une poudre blanche. Ainsi, il s’agit bel et bien d’un produit surtranformé, donc acidifiant, dont on ne connaît pas les conséquences à long terme.
De plus, des chercheurs suisses ont trouvé le moyen d’éliminer son arrière-goût légèrement amer et reconnaissable : pour cela, ils développent une stévia transgénique, cultivée en laboratoire sur des levures, modifiée pour supprimer cet arrière-goût. Cependant, nous n’avons aucune idée des conséquences de cette « fausse » stévia. De plus, les industriels qui l’utiliseront n’auront aucune obligation d’information sur sa provenance aux consommateurs…
Mot de fin et sources
Vous avez décidé d’éviter les édulcorants ? Alors faites attention à l’eau que vous buvez… Des édulcorants ont été retrouvés dans de nombreuses eaux du robinet ! Je vous renvoie à mon article sur l’eau pour savoir quelle eau consommer.
Vous vous perdez parmi les nombreuses références alimentaires et vous ne savez pas ce qui pourrait vous convenir le mieux ? N’hésitez pas à prendre rendez-vous ici.
Sources :
- L’article « Big Sugar’s Sweet Little Lies » (Gary TAUBES et Cristin KEARNS COUZENS) publié par le journal Mother Jones met en lumière les faits pré-exposés, et bien plus encore : https://www.motherjones.com/environment/2012/10/sugar-industry-lies-campaign/
- le documentaire Fed Up (https://journalmetro.com/inspiration/a-table/491953/fed-up-un-docu-sur-le-trop-plein-alimentaire/)
- Le livre Additifs Alimentaires, Ce que cachent les étiquettes, par Hélène Barbier du Vimont
- Le livre Les Additifs alimentaires par Hélène Letellier
- Le petit guide Additifs alimentaires, danger, par Corinne Gouget
Ping : Indice PRAL et acidose - Nillan Naturopathie
Ping : Mes secrets pour combattre les allergies grâce à la naturopathie - Nillan Naturopathie