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Table des matières
ToggleIntroduction
La maladie de Crohn est une maladie auto-immune chronique inflammatoire. Si ses symptômes sont généralement d’ordre digestif, ils peuvent également être d’ordre cutané, articulaire, ou oculaire.
Elle se caractérise par une inflammation de la dernière partie de l’intestin grêle, qui est visible par entéro-IRM. Dans le cas d’une maladie de Crohn, la muqueuse intestinale est fortement épaissie à cause des ulcérations.
Cette maladie peut se déclarer de manière très soudaine avec une haute intensité de douleur, ce qui peut parfois laisser penser à une appendicite. Mais généralement, c’est une maladie discrète d’évolution lente, jusqu’à ce qu’elle soit installée.
Les symptômes les plus communs sont :
- diarrhée continue ou alternant avec de fausses envies (faisant penser à tort à de la constipation) avec ou sans émission de sang
- Douleur abdominale intense
- Vomissements/nausées
- Amaigrissement
- Fatigue intense
- Douleurs articulaires fiévreuses
- Douleurs à la défécation
- Douleur à la digestion
- Ballonnements
- Gaz
- Gonflements importants de l’abdomen
- Atteinte de la région anale (fissure, fistule, abcès)
- Manque d’appétit
- Fièvre
- Atteinte hépatique
- …
Les symptômes pourront varier du tout au tout selon l’individu.
Rapprochez-vous d’un gastro-entérologue compétent pour poser un éventuel diagnostic.
Ce que l’on peut retenir avant tout, c’est que la maladie de Crohn présente plusieurs problématiques : un emballement du système immunitaire ; une inflammation généralisée ; un microbiote affaibli ; un effondrement de la force vitale. En cela, la naturopathie a un rôle important à jouer car elle va pouvoir se concentrer sur le travail de fond pendant que la médecine allopathique palliera les urgences médicales : éventuelles opérations, traitement lourd, en vue de stabiliser la personne et de stopper l’évolution rapide de la maladie pendant les périodes de poussée.
En effet, si chaque manifestation est différente selon l’individu, la maladie de Crohn peut constituer une urgence médicale absolue (abcès profond, sténose, malnutrition, etc).
Les traitements usuels et leurs limites
Afin de stabiliser les personnes atteintes d’une maladie de Crohn, il y a différents types de traitements.
Tout d’abord, pour stabiliser une personne après une opération ou dans le cadre d’une maladie peu active, on pensera aux corticoïdes de synthèse (par exemple, Mikicort). Ce médicament est à prendre généralement par voie orale, et a la particularité de ne passer qu’en faible proportion dans le sang. Son action est donc essentiellement locale (dans l’intestin) et a moins de répercussions sur l’organisme que les corticoïdes habituels.
Il y a également les médicaments purement immunosuppresseurs, comme l’Imurel ou le Méthotrexate, dont le rôle est de freiner l’activité immunitaire responsable de l’inflammation dans l’organisme.
Ensuite, il y a les traitements par voie intraveineuse ou sous-cutanée, par exemple : Rémicade et Humira. Le premier se prend par perfusion à l’hôpital et l’autre par injection sous-cutanée. Ces médicaments sont une alliance d’agents immunosuppresseurs et d’anti TNF𝛂. Leur rôle est de moduler l’activité immunitaire afin de limiter les poussées inflammatoires. Ils sont utilisés en deuxième intention pour des patients dont la maladie de Crohn est sévère et n’aurait pas suffisamment répondu à l’utilisation de corticoïdes.
Enfin, il y a le Stelara, qui est un anticorps monoclonal, c’est-à-dire qu’il est conçu pour reconnaître et se fixer sur un antigène (interleukine-12 et interleukine-23) afin de bloquer son activité. Il s’administre par injection sous-cutanée pour des patients ayant une maladie de Crohn d’intensité modérée à sévère qui n’aurait par répondu aux précédents traitements.
Ces traitements sont les plus utilisés, bien qu’il en existe beaucoup d’autres.
Cependant, bien qu’efficaces dans la majorité des cas, ces traitements sont lourds, et bien souvent pris sur des périodes extrêmement longues. En effet, la doxa actuelle concernant les maladies auto-immunes est que si ce type de maladie peut être mise en sommeil, elle ne pourra jamais guérir complètement. Cela implique que quand on diagnostique à une personne une maladie de Crohn d’intensité modérée à sévère, on lui dit qu’elle devra prendre un traitement absolument toute sa vie. Or, ce genre de traitement, surtout pris sur du long terme, peut provoquer nombres d’effets secondaires et de maladies iatrogènes, à commencer par les troubles et maladies (parfois gravissimes) hépatiques et rénaux. Sans lister tous les effets secondaires possibles, je citerai seulement quelques uns de ceux que j’ai développé, après avoir suivi le chemin classique pendant 2 ans, car je ne répondais pas aux traitements (Mikikort, puis Imurel, Rémicade, et enfin Stelara) :
- Perte de poids
- Anémie
- Dégradation de l’état de la peau (vergetures, acné, rides, dartres, dermite séborrhéique, …)
- Détérioration énorme du métabolisme
- Douleurs articulaires
- Calculs rénaux (dont deux crises qui m’ont envoyées aux urgence)
- Nausée permanente
- Surcharge hépatique énorme (mauvaise digestion, teint et fond de l’oeil très jaune)
- Épuisement extrême
- Perte très importante de cheveux
- Ecchymoses au moindre léger choc
- Perturbations hormonales lourdes
- …
Heureusement, tous les individus sous traitements ne développeront pas tous ces effets secondaires. Cependant, chaque personne est différente et la perspective allopathique peine très largement à individualiser le parcours de soin de chacun.
La naturopathie pour la maladie de Crohn
L’intérêt de la naturopathie dans la prise en charge de la maladie de Crohn tient au caractère holistique de cette pratique, qui manque cruellement dans d’autres approches. La naturopathie voit la maladie comme la conséquence d’un déséquilibre qui est intervenu en amont. Ce déséquilibre est bien souvent multifactoriel (émotionnel, physique, mental, environnemental, …)
Outre le fait qu’elle peut proposer nombre de solutions symptomatiques ayant bien moins, voire aucun, d’effets secondaires, elle peut à moyen terme rééquilibrer l’individu afin de supprimer une bonne partie des déséquilibres à l’origine de la maladie. Si on coupe la cause de l’incendie, il est possible de l’étouffer complètement.
Cependant, la naturopathie reste une approche nécessaire mais complémentaire. La maladie de Crohn est une maladie potentiellement grave, qui nécessite généralement une approche médicamenteuse, voire chirurgicale, du moins jusqu’à ce que l’individu soit stabilisé.
L’intérêt majeur réside dans une prise en charge conjointe d’un.e gastro-entérologue et d’un.e naturopathe spécialisé.e dans ces troubles inflammatoires. L’alliance thérapeutique reste la meilleure solution à court, moyen, et long terme pour l’individu.
Voici des exemples des principaux axes d’action possible en collaboration avec un.e naturopathe :
- rééquilibrage alimentaire progressif individualisé (selon le terrain de la personne) avec, dans un premier temps, une éviction complète des aliments déclencheurs de crise immédiates et différées et une réparation de la muqueuse intestinale, puis une réintroduction extrêmement lente à petite dose sous des formes digestibles (jus, cuit vapeur, …) en même temps qu’une recolonisation de la flore intestinale.
- La rééducation du système immunitaire avec régulation de la voie Th1 grâce à la stimulation de la voie Treg.
- Modification de l’environnement avec éviction des possibles déclencheurs
- Rééquilibrage de l’émotionnel
- …
On constate nombre de résultats vraiment impressionnants.
Mon parcours
Pour ma part, dès l’annonce de mon diagnostic à la sortie de l’hôpital, j’ai pris rendez-vous avec une médecin spécialisée en micro-nutrition. Elle a fait un travail formidable qui m’a permis de reprendre mon alimentation à zéro. Elle n’était pas mauvaise, juste inadaptée !
Les symptômes ont commencé à être moins virulents quelques mois après. Elle m’avait prévenu : il faudra environ 2 ans pour que je reparte à neuf, ou presque. J’avais du mal à y croire, car je partais de loin : 38kg pour 1m55, doublement opérée d’un abcès périnéal profond et une hospitalisation à rallonge, et des traitements qui me rendaient malade.
Elle avait raison. En fin 2021, je me sentais incroyablement mieux. Je ne me sentais toujours pas moi-même, mais je pouvais sortir, prendre ma voiture, parfois voir des amis. Début 2022, j’ai même pu vivre seule à nouveau, dans un petit appartement à la campagne.
Je suis déjà en plein dans la naturopathie, et j’applique ses préceptes sur moi-même avec une rigueur implacable, en plus d’un travail sur le mental et l’émotionnel avec une psychothérapeute.
En février 2022, je change pour la cinquième fois de gastro-entérologue. Miracle : je tombe enfin sur un interlocuteur qui m’écoute vraiment. Il accepte de faire un essai de pause thérapeutique. A ce moment-là, je suis sous Stelara. Le principe est simple : j’arrête mon traitement pendant deux mois, je fais une batterie de test pour voir où j’en suis et on avise.
Les résultats sont sans appels, et mon gastro-entérologue est bouche-bée : sur l’entéro-IRM, aucune trace visible d’ulcération, aucun épaississement.
Sur la prise de sang, absolument aucune inflammation. Pas d’anémie, aucune carence.
Sur les analyses de selles, idem : aucune inflammation.
C’était des résultats meilleurs que sur bien des personnes saines !
Par précaution, il me demande de faire ces analyses de sang et de selles toutes les deux semaines pendant encore trois mois. A chaque fois, c’est pareil. Les résultats sont excellents. On espace à un, puis deux, puis trois mois. Aujourd’hui, je fais ces mêmes analyses tous les trois mois, et les résultats sont toujours les mêmes.
Physiquement, j’ai repris 14 kg, je pratique la musculation 6 jours sur 7, je prends soin de ma santé physique, mentale, et émotionnelle, et je ne me suis jamais sentie en aussi bonne santé de toute ma vie.
Aujourd’hui, ça fait exactement 1 an que j’ai arrêté mon traitement, et je ne prends rien pour acquis. C’est une victoire qui continue de se construire tous les jours. Cette hygiène de vie impeccable n’est plus une contrainte depuis bien longtemps : elle me correspond parfaitement. Elle m’a appris à moins me culpabiliser, à être plus douce avec moi-même, à bien plus m’écouter. Je sais qu’elle peut revenir si jamais je commence de nouveau à m’oublier. Plutôt qu’une épée de Damoclès, c’est devenu une amie qui m’oblige à prendre soin de moi. C’est un cadeau !
Les études scientifiques sur la naturopathie et la maladie de Crohn
Malheureusement, il y a peu d’études scientifiques randomisées qui confirment ces témoignages isolés. Il y a plusieurs raisons à cela :
- Prosaïquement, comme cela ne rapporterait pas d’argent, les investisseurs ne voient pas d’intérêts à investir dans ce genre d’études de grande ampleur (et cela a du sens, dans une société capitaliste !)
- Beaucoup de personnes préfèrent attendre qu’une pilule miracle fasse effet plutôt que de reprendre leur hygiène de vie en main (et ce n’est pas un jugement, on fait tous nos propres choix, selon nos capacités du moment !)
- Une étude de ce genre nécessiterait une alliance thérapeutique, à minima entre des gastro-entérologues et des naturopathes, et ce genre de collaboration reste déjà trop rare dans le privé.
Il est cependant possible de trouver quelques études :
- « Effectiveness of Naturopathy in Crohn’s Disease: A Pilot Study » par Kligler et al. (2004) : Cette étude a montré que la naturopathie pouvait aider à réduire les symptômes de la maladie de Crohn, notamment la douleur abdominale, les diarrhées et la fatigue.
- « The Use of Complementary and Alternative Medicine by Patients with Inflammatory Bowel Disease » par Joos et al. (2004) : Cette étude a examiné l’utilisation des médecines complémentaires et alternatives par les patients atteints de maladies inflammatoires de l’intestin, y compris la maladie de Crohn. Les auteurs ont constaté que de nombreuses approches de la naturopathie, telles que les régimes alimentaires, les compléments alimentaires et les plantes médicinales, étaient utilisées par les patients pour soulager les symptômes de la maladie de Crohn.
- « Effects of an Integrative Medicine Approach to Crohn’s Disease » par Evans et al. (2011) : Cette étude a montré que l’approche intégrative de la naturopathie, qui incluait des modifications du régime alimentaire, des compléments alimentaires, des plantes médicinales et des techniques de relaxation, pouvait aider à réduire l’inflammation et à améliorer la qualité de vie des patients atteints de la maladie de Crohn.
Cependant, ces études ont conservé une perspective résolument symptomatique. C’est déjà utile, car cela permet de mettre en évidence des synergie de plantes ou des pratiques qui peuvent soulager les symptômes, mais l’intérêt premier de la naturopathie est d’opérer un rééquilibrage complet de l’individu, de manière à ce que les symptômes n’aient plus de raison d’être.
Comment trouver un.e praticien.ne en naturopathie qualifié.e pour la maladie de Crohn
L’idéal serait de se tourner vers un.e naturopathe qui travaille conjointement avec un.e gastro-entérologue et qui a une formation annexe approfondie sur le sujet, comme c’est mon cas. Le petit bonus serait qu’il ou elle soit également passé.e par là, afin de de connaître la pratique en plus du théorique !
Dans tous les cas, n’hésitez surtout pas à contacter le.la praticien.ne, afin de lui poser toutes les questions nécessaires, comme :
- La/les formations suivies à ce sujet
- L’expérience de la personne
- Les techniques utilisées
- L’existence d’une alliance thérapeutique possible avec un.e médecin
- …
Conclusion
La naturopathie est une approche indispensable dans la prise en charge de la maladie de Crohn. Sans modification de l’environnement et des facteurs déclenchant, la maladie ne pourra pas se stabiliser d’elle-même. Cependant, une prise en charge médicale, voire chirurgicale, initiale peut être nécessaire, et dans tous les cas le diagnostic doit impérativement être posé par un gastro-entérologue compétent, ainsi que le suivi.
Le meilleur moyen pour permettre à l’individu d’entamer une rémission stable et de longue durée est une alliance thérapeutique permettant une double approche : médicale pour la chirurgie, la stabilisation d’urgence et la surveillance biologique, et naturopathique pour le travail symptomatique, le travail de fond et le rééquilibrage global sur du long terme.
La naturopathie permet une individualisation qui, à mon sens, manque cruellement dans les prises en charge et les protocoles habituels.
Ping : Maladie de Crohn en rémission : une journée avec moi - Nillan Naturopathie
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Un retour d’expérience pertinent, merci pour ce témoignage qui me permet de donner sans à mon étude sur la maladie de Crohn.
Merci pour votre commentaire ! N’hésitez pas à m’envoyer à mon adresse email (contact@nillan-naturopathie.fr) le lien de l’étude en question.