Fatigue, teint terne, mauvaise digestion, nausée, gaz ou transpiration odorante, douleurs articulaires, …
Tous ces symptômes peuvent indiquer une surcharge émonctorielle.
Les émonctoires sont des organes spécialisés dans la fonction d’élimination des déchets et des toxines. On peut en distinguer trois catégories :
- les émonctoires primaires
Ils sont au nombre de cinq : on y retrouve l’intestin, le foie, les reins, les poumons et la peau.
- Les émonctoires secondaires
Ils sont également cinq et sont composés des glandes lacrymales, des glandes salivaires, des amygdales, de l’utérus et des seins. Lorsque les émonctoires primaires sont saturés, ce sont eux qui prennent le relais pour faire sortir les déchets.
- Les émonctoires pathologiques
Ce sont des ouvertures que le corps crée en dernier recours afin d’expulser les toxines : boutons, ulcère, fistule, abcès, etc.
Les émonctoires permettent à l’organisme de fonctionner correctement en éliminant les déchets qui l’encombrent.
Cependant, avec la multiplication des sources de pollution du corps, il arrive que les émonctoires primaires soient surmenés et que se crée ainsi une chaîne d’élimination qui peut provoquer ce que l’on appelle des « crises d’élimination », ou « crises curatives ».
Dans cet article qui constituera une introduction à ce sujet, nous verrons en premier lieu comment fonctionnent les émonctoires au sein du corps, puis nous nous pencherons sur chaque organe.
Nous verrons systématiquement comment soutenir le fonctionnement de cet organe et pourquoi vouloir à tout prix le détoxiquer peut provoquer plus de mal que de bien.
Table des matières
ToggleBiologie des émonctoires et métabolisme
Qu’est-ce qu’un déchet ?
Pour comprendre ce qu’est un déchet, il suffit d’observer une personne malade : leurs symptômes résultent systématiquement des tentatives du corps d’expulser ce qui est nocif pour lui.
- les troubles bronchiques : la personne a une toux grasse, des expectorations de glaires
- les troubles articulaires : la personne peut avoir les articulaires rouges, chaudes, ou qui gonflent
- les troubles dermatologiques : ils peuvent se manifester d’une manière sèche (eczéma sec, psoriasis, …) ou suintante (acné, eczéma suintant, furoncles, …)
- les troubles gastro-intestinaux : la personne peut présenter des vomissements ou des nausées, des reflux, des diarrhées, …
- les troubles cardio-vasculaires : excès de « mauvais » cholestérol, infarctus, AVC, embolies, …
- les troubles rénaux : la personne présente des insuffisances, des lithiases.
On retrouve deux types de déchets :
- les cristaux : résidus durs et solubles dans les liquides, pouvant provenir d’un excès protéique, glucidique de mauvaise qualité ou d’aliments acides
- les colles : glaires non solubles dans les liquides qui peuvent provenir d’une alimentation trop riche en glucides et en lipides
Il existe 5 sources de déchets :
- les toxiques naturels : alcool, métaux lourds, …
- les toxiques synthétiques : pesticides, fongicides, colorants, conservateurs, additifs, pollutions, médicaments, …
- les toxines intestinales : tout ce qui s’accumule et qui n’a pas été correctement digéré
- les résidus métaboliques : déchets organiques dus au fonctionnement des cellules (gaz carbonique, eau, ammoniac, urée, …)
- les résidus cellulaires : les cellules qui meurent et sont remplacées par de nouvelles cellules
Il existe deux catégories de déchets :
- les toxines viennent de l’intérieur, elles sont des résidus issus du métabolisme.
Leur présence en petite quantité est normale. Elles peuvent provenir des protéines (acide urique, créatinine, …), des lipides (cholestérol, triglycérides, …), des glucides (acide lactique, amidon, …) ou encore des minéraux. - les toxiques viennent de l’extérieur et pénètrent via notre système digestif, cutané ou respiratoire.
On pensera notamment au plomb, au mercure, aux dioxines, aux phtalates, …
Rôle des émonctoires
Ces organes contribuent notamment au maintien de l’équilibre acido-basique, hydrique et électrolytique de l’organisme.
La neutralisation et le rejet vers l’extérieur des déchets est indispensable pour maintenir la composition précise et idéale du milieu intérieur permettant le bon fonctionnement de l’organisme.
Cet équilibre est facilement déstabilisé, mais le corps parvient généralement à se rééquilibrer seul : si, suite à des excès alimentaires ou à la prise d’alcool, les émonctoires sont temporairement un peu chargés, les conséquences ne sont pas dramatiques car le corps est capable de se drainer seul afin de rétablir la composition idéale des liquides organiques.
Cependant, dès lors que ces écarts deviennent une norme, le corps est vite dépassé dans sa capacité de rééquilibrage.
Conséquences d’un encrassement émonctoriel
Les déchets qui saturent le sang finissent par se déposer sur les parois des vaisseaux. Le diamètre de ces derniers se restreint donc et la circulation sanguine se fait de moins en moins aisément.
Les échanges métaboliques ralentissent, impactant ainsi le fonctionnement de tout le corps.
Les déchets rejetés par les cellules finissent par s’accumuler dans les tissus au lieu de quitter rapidement l’organisme.
Les organes se saturent de déchets et ne peuvent plus effectuer leur travail.
Toutes les activités métaboliques sont perturbées, que ce soit au niveau cellulaire, enzymatique, sanguin, biochimique…
1er émonctoire : le foie
Le foie est une glande du tube digestif se situant sur la droite, proche de l’estomac.
Il assure le métabolisme des glucides, des lipides, des protides, il assure la dégradation de substances toxiques, il dégrade l’ammoniac, et participe à la décomposition de l’hémoglobine.
Il a plusieurs fonctions :
- Stockage : acides aminés, vitamines liposolubles, glycogène
- Synthèse : vitamine K, cholestérol, facteur de coagulation
- Détoxification : xénobiotiques, hormones, endotoxines
- Production : bile
Les symptômes possibles d’un foie engorgé :
- des troubles digestifs
- des intolérances alimentaires (œufs, crème, etc.) ;
- des nausées, vertiges
- des migraines
- des gaz
- une sensation de pesanteur
- le teint jaune.
Pour fonctionner, le foie a besoin de chaleur (39°C à 40°C). Ainsi, le simple fait de lui amener de la chaleur (au moyen d’une bouillotte par exemple), pendant une demie-heure juste après le plus gros repas de la journée, va l’aider à mieux fonctionner.
Il est également possible de masser le foie avec de l’huile de ricin.
Il est possible de recourir à la phytothérapie pour stimuler son fonctionnement :
- Chardon-marie : hépato-protecteur et cholagogue
- Romarin : hépatoprotecteur, cholagogue et cholérétique
- Pissenlit : hépatoprotecteur, cholagogue et cholérétique
- Artichaut : hépatoprotecteur, cholagogue, cholérétique puissant, amphocholérétique
- Radis noir : cholagogue, cholécystokinétique
À ne pas utiliser en cas d’obstruction des voies biliaires !
2e émonctoire : l'intestin
Le rôle principal de l’intestin est de dissocier le bol alimentaire en particules assimilables grâce à différentes sécrétions.
Par la suite, ces particules quittent l’intestin pour pénétrer dans le courant sanguin et être amenées au foie qui les redistribuera après transformation.
Les trop grosses particules et les toxiques restent dans l’intestin et sont évacués par le côlon.
Cependant, il arrive que la muqueuse filtre soit endommagée et ne laisse pas passer les bonnes particules, laissant ainsi passer dans le sang de nombreuses toxines.
En temps normal, l’intestin agit comme une barrière entre le milieu extérieur et le milieu intérieur grâce à différentes structures (le réseau jonctionnel, le mucus intestinal, les immunoglobulines A, les peptides antimicrobiens).
Lorsque l’une ou plusieurs de ces structures sont défaillantes, la barrière est compromise et l’intestin peut devenir poreux.
Voici quelques symptômes à surveiller qui peuvent indiquer une surcharge toxinique des intestins :
- constipation / alternance constipation-diarrhée
- gaz intestinaux odorants
- selles très odorantes
- gonflement abdominal
- transit très ralenti
Il existe de nombreuses techniques de drainage du système intestinal.
Les draineurs peuvent avoir une action mécanique (technique douce qui stimule le transit, lubrifie la muqueuse et ramolli les selles), chimique (utilisation de plantes qui stimulent le péristaltisme grâce à leur action à la fois sur la fonction nerveuse du système digestif mais également sur sa fonction musculaire) ou osmotique (technique assez radicale et potentiellement irritante utilisant des sels minéraux dont le corps tentera de se débarrasser en les diluant afin de diminuer leur nocivité, ce qui engendrera des selles plus liquides).
Voici quelques exemples :
- Draineurs mécaniques : figues ou pruneaux secs laissés trempés, psyllium, graines de lin, graines de chia, …
- Draineurs chimiques : bourdaine ou séné (sont un peu irritantes pour la muqueuse intestinale mais efficaces, à prendre très temporairement), mauve ou pêcher (laxatifs très doux)
- Draineurs osmotiques : sulfate de soude (décapant des déchets séchés et collés dans l’intestin), chlorure de magnésium
Par ailleurs, il existe des plantes comme la chlorelle qui détoxifient les voies digestives grâce à leurs capacités à fixer les métaux lourds, qui sont ensuite évacués.
3e émonctoires : les reins
Les reins sont deux organes situés de part et d’autre de la colonne vertébrale, en arrière de l’abdomen.
Ils ont 4 rôles principaux :
- Élaboration de l’urine : les déchets comme l’urée présents dans le sang sont éliminés dans les urines. Les reins contrôlent en permanence la teneur en eau et en ions du sang pour le maintenir en équilibre.
- Sécrétion de la rétine : participe à la régulation de la pression artérielle
- Sécrétion de l’érythropoïétine : stimule la synthèse des globules rouges au niveau de la moelle osseuse
- Activation de la vitamine D : en la transformant
Il y a plusieurs raisons qui mènent à une surcharge toxinique au niveau des reins :
- Membrane filtrante abîmée par l’accumulation de déchets
- Surcharge sanguine en déchets
- Déchets agressifs qui engendrent des microlésions
- Pression sanguine insuffisante, ce qui ne permet pas une bonne filtration, ou trop forte, ce qui peut créer des microlésions aux reins
- Un débit circulatoire insuffisant
- Une température insuffisante : les reins ont besoin d’une température avoisinant les 40°C pour un fonctionnement optimal.
Si vos urines ont une odeur et une couleur forte quel que soit le moment de la journée, qu’elles ne semblent pas proportionnelles aux quantités bues ou que vous avez, vous ou dans votre familles, des antécédents de troubles rénaux, il faut faire régulièrement un bilan approfondi de la fonction rénale.
Pour drainer les reins, il existe de nombreuses possibilités :
- Bourgeons de frêne (draineur doux, très adapté à l’automne)
- Aubier de tilleul
- Bruyère (draineur très fort, désinfectant de l’appareil urinaire)
- Busserole (nettoie et désinfecte les reins et les voies rénales)
- Ortie : diurétique idéal en cas d’anémie
- Cataplasme d’argile ou de chou
4e émonctoires : les poumons
Les poumons sont des organes respiratoires permettant de rejeter les déchets sous forme de gaz. Lorsque les autres émonctoires n’arrivent plus à épurer le sang, ils sont utiliser pour expulser les déchets sous formes de glaires.
En effet, les poumons devraient uniquement rejeter du dioxyde de carbone, mais en cas de surcharge ils se transforment en sortie de secours pour évacuer les composés volatils, les nanoparticules, le tabac, les virus, …
En cas de surcharge, le nez se bouche, il coule, une toux apparaît et des essoufflements peuvent se manifester.
La meilleure manière de nettoyer les poumons reste l’exercice physique à l’air libre, dans un endroit le moins pollué possible.
On peut également utiliser des plantes médicinales aux propriétés expectorantes et fluidifiantes, comme l’origan, le plantain, le tussilage, le bouillon blanc, le réglisse ou le thym.
5e émonctoire : la peau
La peau est un organe de protection qui permet la thermorégulation, la sécrétion et l’excrétion.
En temps normal, la peau évacue les cristaux par les glandes sudoripares. Cependant, en cas de surcharge d’autres émonctoires, elle peut évacuer des glaires par les glandes sébacées.
Si la sueur a une odeur forte ou que la peau présente des points noirs, furoncles ou boutons d’acnés, de l’eczéma ou du psoriasis, c’est que les capacités d’élimination de l’organe sont défaillantes.
Ainsi, pour favoriser son bon fonctionnement, il vaut mieux éviter de boucher les pores de la peau en utilisant des produits comédogènes (comme les huiles minérales) ou anti-transpirants, comme les déodorants contenants des sels d’aluminium (qui sont d’ailleurs des cancérigènes suspectés).
Voici différentes possibilités pour drainer cet organe :
- sudation : sauna, exercice physique intense, bain hyperthermique
- brossage à sec
- utilisation de plantes médicinales : bardane, pensée sauvage, argile (en externe)
Quand drainer les émonctoires ?
Voici la question à 1 million : quand drainer ?
Plusieurs conditions doivent être réunies, notamment :
- suivre ce genre de protocole accompagné par votre naturopathe de famille
- ne jamais rien drainer seul lorsque l’on se sent fatigué
- toujours commencer par l’intestin : on ne draine rien tant que la fonction intestinale n’est pas parfaitement fonctionnelle (pas de gaz odorants, selles régulières au moins une fois par jour, pas de gonflements, pas de douleurs, pas de lourdeurs)
- en premier lieu, on s’assure que la fonction intestinale est parfaitement normale
- ensuite, on passe au foie.
Si la surcharge n’est pas importante et que la vitalité le permet, on peut user de dépuratif (draineur qui agit sur plusieurs émonctoires à la fois), mais très généralement, mieux vaut faire preuve de patience et drainer chaque émonctoire séparément.
Pour cela, on provoque l’accélération des échanges grâce à la pratique d’un sport relativement intense de durée prolongée afin d’entraîner un brassage profond des liquides organiques.
Pour cela, il sera possible d’effectuer une monodiète ou un jeûne (en étant accompagné par un naturopathe).
Dans certains cas, on peut également penser au protocole sauna/niacine/charbon, qui est remarquablement efficace, mais il devra impérativement être effectué sous contrôle naturopathique.
- manger moins, mais manger mieux (aliments bruts, bios, issus de circuits courts, préparés maison avec des aromates)
- supprimer les excitants comme le tabac, l’alcool et le café.
- éviter absolument la surmédicamentation : consultez votre médecin avant de prendre un médicament et évitez dans la mesure du possible la médicamentation « de confort » (qui vous nuira à moyen et long terme). Envisagez plutôt d’améliorer votre hygiène de vie, de manière à ne plus en avoir besoin.
- combler les carences alimentaire de manière à ce que le corps puisse fonctionner de manière optimale : n’hésitez pas à faire un bilan micronutritionnel dans un laboratoire spécialisé (par exemple, Barbier)
- rétablir l’équilibre acido-basique : le corps a besoin d’un pH précis, différent dans chaque partie du corps, pour fonctionner correctement. Nous sommes généralement confrontés à un excès d’acidité du fait de la pollution, du stress chronique, de la fatigue et de la piètre alimentation.
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