Peut-être as-tu récemment entendu parler de cette pratique qui consiste à aller marcher pieds nus dans l’herbe dans l’objectif de bénéficier de tout un tas de bienfaits.
Peut-être t’es-tu dit que si c’était vraiment si simple, il y a longtemps que nous le saurions et que les maladies auraient disparu. Et tu n’as pas tort !
Mais revenons d’abord à la science derrière l’effet de mode…
Table des matières
ToggleEarthing et réseau électrique
Sans que nous en ayons conscience, nous vivons à l’intérieur d’une sorte de batterie. Électriquement parlant, la Terre est chargée négativement (donc, en électrons).
De l’autre côté, l’ionosphère (couche de l’atmosphère à environ 97km de distance) est chargée électriquement par le Soleil (donc, en ions).
En effet, le rayonnement du Soleil est tellement puissant qu’il coupe les atomes en deux, créant ainsi des ions négatifs (anion, donc qui ont gagné un ou plusieurs électrons) et des ions positifs (cations, qui a donc perdu des électrons).
La Terre et l’ionosphère sont donc chargées électriquement, et périodiquement l’ionosphère libère une charge massive d’électrons grâce à un moyen redoutablement efficace : la foudre.
Les charges négatives sont transférées à la surface de la Terre, qui conduit l’électricité.
Ainsi, lorsque nous nous tenons pieds nus sur la terre, sans chaussures nous isolant électriquement de cette dernière, nous collectons ces électrons.
Mais, quel en est l’intérêt ?
Les bienfaits du grounding
Pour s’y retrouver parmi tout ces anglicismes :
- Le grounding, c’est la pratique d’ancrage conscientisée de se connecter à la terre pour soutenir le fonctionnement de ses organes.
- L’earthing, c’est le concept de reconnexion à la terre
Réfléchissez à vos installations électriques. Vous savez probablement qu’il faut toujours qu’elles aient une prise de terre afin de garantir la stabilité du système électrique. C’est pareil pour nous !
Comme nous ne sommes généralement pas connectés à la terre, nous absorbons d’énormes quantités de rayonnements électromagnétiques émanant de nos appareils.
Rappelez-vous la dernière fois où vous vous êtes pris un coup de jus en touchant une surface, ou en sortant de votre voiture.
Parlons maintenant santé
Notre corps abrite une balance oxydative qui peut facilement être déséquilibrée. Or, lorsque nous avons une lésion dans le corps (petite blessure, entorse, ulcère, …), nous avons des cellules qui sont endommagées.
À ce moment, les globules blancs interviennent et encapsulent la cellule abimée. Ils ôtent les électrons de la cellule endommagée et la détruisent.
Là où se trouve la blessure, les globules blancs libèrent des radicaux libres qui engloutissent les agents pathogènes, les bactéries ou les cellules mortes et nettoient la zone.
Sans earthing, donc sans contact direct avec la terre qui permettrait de recharger le corps en électrons, certains des radicaux libres libérés dans le domaine de la réparation vont s’infiltrer dans les tissus environnants.
S’il n’y a pas assez d’électrons libres pour réduire les radicaux restants, ils voleront un électron à une cellule saine et, dans ce processus, ils l’endommageront.
Le message atteint ensuite le système immunitaire et un autre globule blanc fait de même, tue les cellules endommagées, et on se retrouve avec une réaction en chaîne.
C’est probablement une des raisons pour laquelle nous constatons depuis ces dernières décennies une flambée des maladies à caractère inflammatoire : pathologie autoimmune, maladies cardiovasculaires, maladies articulaires, etc.
La recherche scientifique derrière la théorie
Clint Ober
L’earthing est un terme anglais popularisé par Clint Ober dans les années 90, qui est un des auteurs du livre nommé d’après ce concept.
Ayant travaillé de nombreuses années dans le domaine de l’électricité, il a commencé à réfléchir au rôle de l’électricité sur la santé.
Il savait que le corps humain était conducteur, donc traversé par de nombreuses charges électriques, et que les personnes travaillant dans l’industrie électronique se branchaient elles-mêmes à la terre pour éviter de provoquer des courts-circuits ou des instabilités sur le réseau électrique.
Il en est arrivé à se questionner sur l’impact de notre isolation constante avec nos semelles en caoutchouc, nos maisons isolées et l’omniprésence des appareils électromagnétiques autour de nous.
Il a donc décidé de mettre sur pieds, en 2000, une première étude, qui sera publiée dans le journal ESD. Sur 60 sujets, 30 dormiront sur un matelas de fibres de carbone relié à la terre.
Il juge les résultats probants : 100% des sujets reliés à la Terre se sont sentis régénérés. Les trois quarts étaient soulagés de leurs douleurs chroniques et 80% étaient soulagés de leurs raideurs musculaires. Le groupe relié à la terre a aussi rapporté des soulagements concernant les affections respiratoires, les syndromes prémenstruels, les syndromes d’apnée du sommeil et l’hypertension.
Mais il avait bien conscience qu’une étude de cet ordre ne pouvait pas avoir valeur de preuve, il s’est donc associé à Stephen T. Sinatra (cardiologue de renom) et à Martin Zucker (médecin).
Si ces derniers n’étaient au départ pas très emballés, ils ont rapidement fini par devenir très enthousiastes : ils ont mené donc 3 études concluantes en 2010, 2012 et 2017.
Entre temps, 2 études avec d’autres médecins (P. Sokal, R. Brown, G. Chevalier et M. Hill) ont également porté sur ce sujet.
En voici un court résumé :
- Ober, C., Sinatra, S. T., & Zucker, M. (2010). Earthing: The most important health discovery ever ?
Résumé : Dans ce livre, Clint Ober présente ses recherches sur l’earthing, mettant en évidence les bienfaits potentiels pour la santé humaine.
L’earthing implique une connexion directe avec la surface de la Terre, permettant à notre corps d’absorber les électrons libres présents sur la Terre.
Les auteurs soulignent que cette pratique peut avoir des effets positifs sur le bien-être général en rétablissant l’équilibre électrique du corps.
- Chevalier, G., Sinatra, S. T., Oschman, J. L., Sokal, K., & Sokal, P. (2012). Earthing : health implications of reconnecting the human body to the Earth’s surface electrons.
Résumé : Cette étude explore les implications pour la santé de la reconnexion du corps humain aux électrons de surface de la Terre. Les chercheurs soutiennent que le contact direct avec la Terre permet au corps d’équilibrer son système électrique, en neutralisant les radicaux libres et en réduisant l’inflammation.
Ils émettent l’hypothèse que cela pourrait contribuer à améliorer la santé générale et à atténuer certains troubles liés à l’inflammation.
- Sokal, K., Sokal, P., & Earthing Research Team. (2013). The effect of grounding the human body on mood.
Résumé : Cette étude se concentre sur l’effet du grounding (mise à la terre) sur l’humeur.
Les chercheurs évaluent si le contact direct avec la Terre peut avoir une influence sur l’état émotionnel des individus.
Il semblerait que le grounding ait un effet positif manifeste sur l’état émotionnel des individus.
- Brown, R., Chevalier, G., & Hill, M. (2015). Pilot study on the effect of grounding on delayed-onset muscle soreness.
Résumé : Cette étude pilote se penche sur l’effet du grounding sur les douleurs musculaires retardées, qui surviennent après un exercice intense.
Les résultats suggèrent que le grounding pourrait être bénéfique pour atténuer ces douleurs musculaires.
- Chevalier, G., Sinatra, S. T., Oschman, J. L., Delany, R. M., & Sokal, P. (2017). Earthing (grounding) the human body reduces blood viscosity—a major factor in cardiovascular disease.
Résumé : Cette étude se concentre sur la viscosité du sang, un facteur lié aux maladies cardiovasculaires.
Les chercheurs constatent que la mise à la terre du corps humain peut contribuer à réduire la viscosité du sang, ce qui pourrait avoir un impact positif sur la santé cardiovasculaire.
Richard Kotz
Abordons maintenant l’intervention de Richard Kotz. Il s’agit du chercheur scientifique principal chez North American Scientific associates. Il a travaillé pendant 10 ans dans le domaine de l’environnement, dont 5 à l’Agence de Protection de l’Environnement.
Il a ensuite travaillé en 1980 à la Food and Drug Administration (FDA) où il a dirigé une équipe de biostatistique qui passait en revue les essais cliniques des nouveaux dispositifs médicaux.
Il s’est penché sur le sujet de l’earthing et après un temps de recherches et d’essais dubitatifs, il en est arrivé à la conclusion suivante :
« Depuis toutes ces années où j’ai été en contact avec des dispositifs médicaux, je n’ai jamais vu une telle réponse avec aucun dispositif ou médicament.
[…]
C’est la plus grande avancée que j’ai vu dans le secteur médical depuis cinq décennies en santé publique et trois décennies dans le domaine des essais cliniques de dispositifs médicaux.Pour moi, l’effet placebo de l’earthing n’est pas responsable des résultats obtenus ».
(Citation tirée de son intervention dans le documentaire : The Earthing Movie : la science remarquable de la mise à la terre)
Conclusion
Si le grounding est présenté comme une nouvelle pratique révolutionnaire, il n’en est rien. C’est une pratique qui était au départ aussi naturelle que respirer.
En s’en coupant, nous ressentons les effets néfastes engendrés par une hygiène de vie inappropriée. Cette pratique permet de rééquilibrer un peu la balance, en plus d’un rééquilibrage plus global.
Dans tous les cas, il est prouvé que cela rééquilibre notre charge électrique et, en théorie, que cela permet d’enrayer les phénomènes inflammatoires se produisant dans notre corps.
Bien qu’en pratique, les mécanismes soient toujours un peu différents, cela ne fait aucun mal d’aller marcher un peu pieds nus dans l’herbe, dans la terre, dans le sable, dans la mer ou dans une rivière.
Usez et abusez-en !
Si vous souhaitez en apprendre plus, je vous recommande le film The Earthing Movie : La science remarquable de la mise à la terre, disponible entièrement sur YouTube.
Merci pour cet article
Merci beaucoup pour votre commentaire !